Après un mois de convalescence, l’heure de la reprise a sonné. Je profite de vacances pour reprendre en douceur. Récit d’une appréhension annoncé… Lire la suite
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Tendon d’Achille, le meilleur ennemi du coureur
Dans la mythologie, le talon d’Achille désigne le point délicat, celui par lequel nous pouvons pêcher. Dans le running c’est identique, il joue le rôle de fusible quand la charge est trop forte. Nous pouvons l’affirmer, il est le maillon faible.
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ESP-Consulting
Basé à Aix en Provence cette structure à la pointe de la technologie vous propose de prendre en charge votre santé, votre forme ou votre carrière sportive. Reportage…
J’ai découvert ESP-Consulting à travers le reportage fait sur Vincent Machet, une personne en surpoids qui avait le rêve de courir le marathon de New York. Les compétences du centre et le mental de Vincent ont amené celui-ci à franchir le portique mythique de Central Park. Je vous propose d’en savoir un peu plus sur ce centre innovant. Le champ d’action d’ESP-Consulting se décompose en trois pôles : Santé, Recherche, Performance
- Le pôle Santé à pour objet d’améliorer la santé au travers de la pratique de l’activité physique en se fixant un objectif. Ce département touche essentiellement les personnes en surpoids, les diabétiques ou tout autres en retour de blessure.
- Le pôle Recherche s’occupe d’évaluer les performances d’un produit et d’en mesurer les effets sur l’homme. Comme par exemple avec une raquette de tennis, des sièges automobile, des chaussures de course à pied.
- Le pôle Performance propose 3 type de préstations :
- Des Tests des capacités physiques physiologiques et biomécaniques (VMA, VO2, Seuil, Déséquilibres musculaires)
- Des entrainements et une planification individualisées pour préparer un objectif sportif
- Un suivi avec Tests + Plan d’entrainement à réaliser seul
Rencontre avec Jean-Bernard Fabre le responsable du centre
Comment vous est venue l’idée de ce centre ?
Après avoir passée mon brevet d’éducateur sportif 2éme degré je m’occupais de joueurs de tennis professionnels sur le circuit et lorsque j’ai débuté ma thèse j’ai été effaré de voir le laxisme et le manque de savoir qu’il y avait dans la calibration des charges de travail et le suivi des athlètes internationaux. Cette double casquette de scientifique et d’entraineur, m’a donné l’idée de proposer un service d’entrainement basée sur la preuve et la rigueur scientifique..
Quel est votre passé sportif ?
Un touche à tout, mais surtout un joueur de tennis (classé milieu de seconde série.)
Quel sont vos clients ?
Tout dépend du département (recherche, performance ou santé). Hormis les industriels, toutes personnes ayant un objectif sportif (un marathon, un ironman, monter un sommet etc…) , j’aime assez le mixe qu’il y a entre l’athlète de haut niveau et la personne souffrant de déficience qui se retrouve sur le plateau d’entrainement animé par la même volonté d’atteindre un objectif sportif
Que proposez-vous que les autres n’ont pas ?
Une prise en charge sur mesure basée sur l’expertise scientifique. Nos tests sont développés en interne sur la base du retour d’expérience de nos athlètes professionnels. Cela permet de créer des tests spécifiques en fonction des disciplines sportives et ainsi de pouvoir réaliser un entrainement et un suivi sur mesure adapté aux objectifs de chacun.
Comment voyez-vous l’avenir d’ESP ?
AH, c’est un peu tôt pour en parler, mais d’ici quelques mois nous devrions annoncer officiellement la suite . La seule chose que je peux dire c’est que vous allez en entendre parler car nous passons à une vitesse 10 fois supérieure
Pouvez-vous nous citer des noms de sportifs ayant recours à vos services ?
Le triathlète François Chabaud , l’ex skieur Luc Alphan, le Handballeur Nikola Karabatic, et beaucoup d’autres
Pour conclure…
J’aimerais réellement sensibiliser les sportifs à l’intérêt de s’entrainer correctement. Non pas pour valoriser notre savoir-faire , mais surtout car depuis des années, le sport se développe de plus en plus et les pratiquants ont souvent tendance à trop en faire et sans réflexion (surtout dans les sports comme la course à pied). Le résultat est sans appel, blessures, surentrainement, pathologies récurrentes et ainsi privation d’activité physique. L’entrainement est une science et nul besoin d’être un sportif professionnel pour pouvoir en bénéficier.
L’objectif de tout ça reste avant tout le plaisir de pratiquer le plus longtemps possible…
Retrouvez toutes les infos sur : http://www.esp-consulting.fr
Marathon de Boston : la grande désillusion…
Trois membres du Nanterre Athletic Club avait fait le déplacement à Boston pour vivre ce marathon mythique. Christophe revient sur sa course qu’il avait préparée, comme toujours, avec la plus grande minutie. L’histoire qui avait commencé comme un conte de fée ne se termina pas pour diverse raison comme prévue…
Il est 4H45, je n’ai plus sommeil
J’ai plutôt bien dormi. La crève que j’ai chopé 3 jours plutôt ne s’est pas volatilisée comme je l’aurai rêvé… Il faudra donc faire avec et je décide de l’oublier et de me concentrer sur mon objectif du jour. Car aujourd’hui, c’est le Jour J, le jour tant attendu après 13 semaines d’entraînement intense, 13 semaines pendant lesquelles j’ai du organiser mon agenda afin de concilier entraînement boulot et vie de famille. Pas facile. Je me suis fixé cette année comme d’habitude plusieurs objectifs. Un objectif réaliste qui correspond à mon record sur la distance 2H44H55s, un objectif ambitieux qui sera d’une minute plus rapide et un objectif pessimiste qui est de finir ce marathon à plus de 15 à l’heure. J’étais jusqu’à ces derniers jours assez confiant vu ma bonne préparation, un temps au semi me satisfaisant et aucune blessure ce qui ne m’est pas arrivé souvent. Je le suis un peu moins depuis que cette satanée crève m’est rattrapée… Seb, mon pote du Nac s’éveille et arbore comme toujours un grand sourire. Ce mec est un véritable PMAM (positive mental attitude men !! ).
Nous avalons notre Gatosport
Le mien est à la noisette. Une des noisettes viendra d’ailleurs à bout de ma couronne… Fallait-il y voir un mauvais signe ? Le runner est souvent superstitieux et je le suis un peu. Après notre douche, nous rejoignons Anthony, un exfiltré du Nac à Vancouver et Martial, un autre pote avec qui j’ai fait une grande partie de mes sorties longues. Nous nous dirigeons avec notre Groupe, Planet tour ,vers le départ des bus situé à un bon kilomètre de là. Nous passons encore fois devant la ligne d’arrivée. Le ciel est d’un bleu profond et le soleil se lève tranquillement, la température est fraiche, presque pas de vent, les conditions sont excellentes. La tension monte, j’ai le cœur qui palpite, une certaine appréhension comme toujours. Je sais que je vais me pousser à fond et que ça va être dur, mais je ne sais pas faire autrement. J’ai toujours un peu peur.…
Notre Groupe nous fais prendre un short cut dans la longue file d’attente… (French Style) et nous manquons de nous faire doubler par des italiens (ceux la sont encore plus fort que nous dans cet exercice)
L’organisation américaine est parfaite
Le 117ème marathon de Boston est rodé comme une machine. Des dizaines de bus en convoi arrivent charge et repartent avec des milliers de runners de plus de cent nationalités. Après ¾ d’heure de route ou nous sirotons tranquillement nos boissons d’efforts, nous arrivons dans la jolie Ville d’Hopkington. Il fait un peu froid, mais nous savons tous que ça ne va pas durer. Après le traditionnel passage au toilette, nous nous dirigeons comme les 27 000 autres runners vers les bus ou nous laisserons nos affaires, les mêmes que nous récupérerons après l’arrivée. A maintenant une heure du départ, nous nous mettons maintenant en tenue de gala. J’aime beaucoup ce moment de la course. Le calme avant la tempête. L’ambiance est un doux mélange d’euphorie et d’inquiétude. Les sacs déposés, nous nous mettons doucement en mouvement pour un échauffement d’une vingtaine de minute. Nous sommes tous les 4 dans la Vagues n°1 et nous partirons donc tous presque en même temps.
Nous rejoignons notre sas de départ
L’hymne national américain retentit, puis le coup de feu. Il est 10h… Que la fête commence. L’une des spécificités du marathon de Boston réside dans son dénivelé. Le parcours descend beaucoup les 5 premiers km avec néanmoins quelques petites remontées, puis est en faux plat montant et descendant pendant les 20 km suivants. Au 25ème km, après une belle descente, nous commençons la partie la plus difficile du parcours, les 4 collines de Newton dont la fameuse Heartbreak Hill. Le parcours redescend du 33ème au 39ème avant de finir quasiment à plat.
J’ai décidé de partir en 3’52 au kilo, ce qui me pourrait me permettre de faire un marathon en 2h43… (douce illusion !)
Je tiens donc cette allure les 5 premiers km sans que cela soit vraiment facile. Je me dis que c’est normal, il faut que mon cœur monte un peu. Je suis assez rapidement rejoins par Martial ce qui me réconforte car nous avons l’habitude courir ensemble. Je passe les 5 suivants au même rythme mais mon souffle est court, j’ai l’impression que mes pulsations sont trop hautes… Je me concentre malgré une foule importante sur le bord de la route.
Je laisse partir Martial qui à l’air d’être en forme et je m’inquiète un peu déjà sur mon sort. Je ne pose jamais de questions aussi rapidement. Je viens de perdre 15 secondes entre le 10ème et le 15ème mais ce n’est pas ça qui m’inquiète le plus. Je ne me sens pas bien, les jambes ne tournent pas comme d’habitude…
La foule et les supporters deviennent de plus en plus nombreux au fur et à mesure que l’on s’approche du semi marathon et collège de Wellesley. On peut entendre à des centaines de mètres à l’avance le cri strident des collégiennes et cheerleaders qui sont la à encourager de toutes leurs forces les runners de tous poils…
Un peu à contre cœur, je me placerai au milieu de la chaussée et ne participerai pas comme je le fais souvent à taper des mains. Certains s’arrêtent carrément et font la bise à ces jeunes femmes ce qui ne fait que galvaniser la foule… Grand moment auquel je ne participe pas, je me concentre car mon subconscient sait déjà ce qui va se passer… Je vais en chier comme jamais.
Mon rythme continue de ralentir
Je suis passé sous la barre fatidique des 4mn au kilo entre le 15 et le 20ème km. Je passerai le semi en 1h23. Je sais d’ores et déjà que mes 2 premiers objectifs seront inatteignables… mon moral en prend un coup. Je ne tourne plus qu’en 4mn 10 entre le 20 et le 30.
Après une belle descente au 25ème, nous allons attaquer les difficultés… Je suis exténué et je me demande comment je vais faire pour continuer. Je décide de me reconcentrer et d’oublier complètement le chrono. Après la seconde colline, une forte douleur lancinante irradie ma cuisse droite… Une belle crampe me tourne autour et ne me lâchera plus. La cuisse puis le mollet droit seront pris à tour de rôle dans l’étau ce qui m’obligera à m’arrêter parfois de façon impromptu sur le coté du parcours et de m’étirer un maximum sous les yeux hagards des supporters qui en me regardant me demande si il faut appeler du secours… Je me dis que je dois vraiment faire peur. En regardant quelques photos de moi prises à ce moment, je les comprends mieux… Je fais peur… Mon regard est noir comme me le diras Thomas un ami supporter au 17ème mile. Je ne m’en étais pas rendu compte tellement je me concentrai sur mon effort et ma souffrance. Anthony me dépasse maintenant et me fait une tape amicale dans le dos. Il ne s’attendait pas à me voir là… J’essaie de l’encourager et je le vois rapidement disparaître à travers le flot des coureurs. Je passe le 30ème km en plus de 2h et je sais maintenant que mon objectif pessimiste vient d’être dépasser et que vu ma forme, je ne le reverrai jamais… Enfin un peu de lucidité !!
Le parcours continue de monter
Les crampes me tuent à petit feu, j’envisage d’abandonner mais je ne peux m’y résigner. Je m’arrête. Ça fait bizarre de s’arrêter. Je bois un verre de Gatorade et je repars rapidement. Je ne peux pas ne pas ramener ma médaille. Je pense à ma compagne Lydie, à ma petite fille Clémentine et je me remets à courir. Peu importe le temps, il faut que je ramène cette médaille… Je ne sais plus sur quel colline je suis, j’ai l’impression que ça ne va jamais en finir mais si ça y est , vers le 33ème, la pente s’atténue et s’inverse… Mon mollet et ma cuisse s’en réjouisse, mes quadriceps vont bientôt être en feu. Les 10 derniers km, la foule est dense et en délire mais je ne la regarde pas, je ne participe pas, je ne peux pas. Je vois au loin la tour de Prudential et donc l’arrivée…
Les 7 deniers km me paraitront une éternité. Je continue à me faire doubler par une masse de plus en plus importante… Mon dieu ce que cette impression est désagréable mais je m’en fous, maintenant mon seul objectif est de finir. Au 35ème, je regarde mon chrono et je me dis que je peux encore passer sous les 3h. Commence une nouvelle course ou je cherche la foulée la plus économique possible. La moindre cote positive est fatale et les crampes reviennent me faisant perdre à chaque fois des secondes précieuses. Au fur et à mesure des km, ma vitesse se réduit et je ne sais pas si je vais y arriver. Je pense à Lydie, je Pense à Clem, je pense au Nac, mon club.
Ça y est, je passe le 41ème km en 2H53mn 30, il me reste 6mn 30 pour faire 1, 2 km… Je passe les derniers virages, consulte ma montre une dernière fois sur la ligne droite, ça va le faire… Ma foulée est celle d’un papy de 70 ans… mais je finis ma course.
2H59mn 10 sec de souffrance…
Mon plus mauvais chrono en 9 ans de course… je continue à marcher avant de devoir à nouveau rapidement m’étirer pour faire passer cette crampe lancinante. J’ai froid, le vent souffle, le ciel s’est couvert. On me donne enfin ma médaille. Je l’ai mérité. Je suis exténué, heureux d’être aller au bout malgré la souffrance, triste de ne pas avoir fait ma course le Jour J. Le marathon est ainsi fait. Martial fera un PB avec un superbe 2H49 malgré un arrêt au stand. Anthony, éclate son record personnel de 8mn, Seb qui ne partait pour faire un temps fait un très beau 3h04 en ayant passé un moment savoureux avec la foule de Boston. Je sais d’ores et déjà que je reviendrais à Boston tant l’organisation et l’ambiance sont top. Je reviendrais pour faire la course que je n’ai pas faite aujourd’hui.
Moins de 2 heures plus tard, une autre histoire bien plus grave de déroulera proche de la ligne d’arrivée reléguant ma petite désillusion personnelle à des années lumières. Un coup dur pour Boston, pour le marathon, pour le sport.
« La santé, ça s’entraîne » !
Rien de mieux que le sport pour rester en bonne santé ! C’est en partant de ce postulat que l’assureur ASSU 2000 encourage à la pratique sportive. Ce sont des valeurs que je partage également, je n’ai donc pas hésité à m’associer à l’assureur afin de vous informer et de vous faire gagner trois dossards pour le semi-marathon de Paris.
Dans le cadre de ma préparation au marathon de Paris, j’ai inclus comme pas mal de Parisiens le semi-marathon de Paris. Pour cela un plan d’entraînement sera nécessaire, ainsi qu’une bonne hygiène de vie. Au final, rien de révolutionnaire, mais juste la volonté d’améliorer sa condition physique. Tous ces conseils vous les retrouverez sur la page sport d’ASSU 2000
Cette volonté d’agir se matérialise dès aujourd’hui avec le lancement de la PSS !
La Prime Sport Santé est une opération ambitieuse, avec des animations originales et une communication d’envergure autour de courses de running. Ainsi, chaque semaine, des experts viendront notamment prodiguer des conseils aux participants, qu’ils soient débutants ou pratiquants réguliers. Plus d’informations sur le site internet : http://www.assu2000.fr/sport/presentation
Dans ce cadre 3 dossard sont à gagner pour le semi-marathon de Paris 2013 pour y participer, il vous suffit:
1 – de devenir Fan de la page Facebook Prime Sport Santé by ASSU 2000
2 – de m’expliquer votre motivation à participer au semi-marathon de Paris ?
Vous avez jusqu’au 25 janvier minuit pour devenir Fan de la page Facebook Prime Sport Santé by ASSU 2000 et envoyer votre motivation par mail à run.reporter.run@gmail.com. Un tirage au sort sera effectué parmi les Fans Facebook de Prime Sport Santé by Assu 2000 qui m’auront envoyé la plus belle motivation. Bonne chance !
Running : du Jogging au Marathon (course sur route et course nature)
Michel Delore nous livre un nouvel opus après le succès de son précédent ouvrage « courir » qui a été vendu à plus de 80 000 exemplaires. Dans celui-ci l’auteur revient sur les fondamentaux, vous apprendrez ainsi à maîtriser votre foulée, vous suivrez les nombreux plans d’entraînement, vous apprécierez les différents conseils, bref que vous soyez débutant ou pratiquant averti, vous trouverez toutes les informations et les réponses aux questions que vous pouvez vous poser.
Un mot sur l’auteur, journaliste sportif, Michel DELORE est un pratiquant de longue date, adepte des 10 kilomètres, des semi, du marathon et des courses de montagne, il termine 8 fois vainqueur de la fameuse SaintéLyon. Il est aussi l’auteur chez Amphora de plusieurs ouvrages de référence sur la course à pied.
Ce livre balaye toutes les pratiques du Running en 13 chapitres, quelques fois sur des sujets un peu léger comme le laçage des chaussures ou courir à l’étranger, etc… Mais d’autres ont retenu toute mon attention comme « Entraînement à la Kenyane ou à l’Européenne ? » ou alors « l’Entraînement croisé : les sports de complément ».
J’ai parcouru l’ensemble de l’ouvrage et mon sentiment est mitigé ! Beaucoup de sujets ne mérite pas une pleine page, par contre d’autres sont très intéressants et mériteraient un étayage scientifique. C’est pourquoi, j’ai voulu en savoir plus sur Michel DELORE en lui proposant l’interview que voici.
Peut-on voir « Running : du Jogging au Marathon » un enrichissement de la version précédente « courir » ?
Les « sujets légers » dont vous parlez sont au contraire des sujets importants sur le terrain, mais je ne leur ai consacré que quelques dizaines de lignes sur 384 pages : un bon laçage est capital pour une foulée correcte et les voyages des coureurs à l’étranger concernent chaque année des milliers de coureurs (environ 3500 Français rien qu’au marathon de New-York).
Bien sûr que certains sujets mériteraient de plus longs développements, mais le livre compte déjà 384 pages. Un livre gros comme un Larousse de jadis aurait peu de chances d’être lu par les coureurs, et il existe des ouvrages spécialisés comme ceux sur la diététique, le minimalisme,les étirements, par exemple. C’est leur rôle d’approfondir en 200 pages à chaque fois certains sujets. Je me suis cantonné à l’essentiel,en tenant compte aussi que certains sujets sont traités par les magazines spécialisés. Par contre le chapitre sur le pied et la foulée, celui sur les problèmes médico-sportifs sont longs et inédits. Je ne connais pas d’ouvrages aussi complets. Et j’ai travaillé avec des professionnels de grande compétence (podologue, boutique spécialisée, médecins du port, cardiologue, kiné et ostéo, avec des témoignages et références de champions et championnes ; le chapitre sur les femmes est important grâce à la collaboration d’une femme qui a longtemps entraîné l’équipe de France féminine de cyclisme.
Avez-vous des retours de lecteurs qui grâce à vos plans d’entraînements ont battu leurs records ?
Le livre étant paru en octobre, il est trop récent pour savoir si des coureurs ont battu leurs records !
Comment percevez-vous l’évolution de la course hors stade ? (depuis son passage sur la route et maintenant l’avènement des courses nature)
L’évolution de la CAP est traitée dans le livre, dans les chapitres sur la course nature (courtes distances) et l’ultra-fond qui traite en particulier du trail; on y trouve notamment un entretien avec le directeur de la société Extra, organisatrice de plusieurs épreuves, dont la Saintélyon. Je ne me mouillerai pas trop en disant que l’apparition des trails est un phénomène sympathique, qui va perdurer, mais le nombre de pratiquants sera toujours supérieur sur le bitume comme le montrent les statistiques publiées dans les premières pages du numéro spécial calendrier 2013 de la revue VO2. Et la nature ne pourrait pas accueillir des dizaines de milliers de participants comme dans les grands marathons ! Il me paraît souhaitable, toutefois, de ne pas trop durcir les épreuves : il faut que la CAP sous toutes ses formes demeure un sport populaire, abordable pour le maximum de personnes.
Vous avez remporté à huit épreuves la SaintéLyon, qu’avez-vous pensez de cette édition 2012 «dantesque» ?
L’édition 2012 de la Saintélyon a été dantesque, mais ce n’est pas la première du genre : l’hiver, la nuit, c’est comme çà depuis 1951.
J’attire votre attention sur les thèmes comme la gestion de l’effort et toutes les nouvelles techniques et technologies qui sont traitées dans mon livre : les chaussures à haut rendement, l’isocinétique, la cryothérapie, l’homéopathie (avec notamment l’apport de l’arnica), le double bilan sanguin en 90 minutes, le carnet d’entraînement informatique, l’utilisation des récents appareils (GPS notamment) en relation avec l’ordinateur, l’entraînement poussé sur vélo statique en plein hiver, la simulation d’altitude, les problèmes cardiologiques (en particulier pour les adeptes des entraînements fréquents et pointus en VMA), etc.
Je répondrai volontiers à toutes les questions qui me seront posées sur mon blog.
Éditions Amphora : www.ed-amphora.fr
24,90 €, 384 pages. Blog de l’auteur : http://delore.over-blog.com
Première Diagonale des Fous : Jusqu’au bout du Courage pour Giao…
L’ami Giao est un touche à tout de talent, il débute la course à pied il y a seulement quatre ans et le voila engagé dans l’une des courses les plus dure du monde. Folie ou aventure humaine ? Il revient pour nous sur son incroyable périple en terre réunionnaise. La parole à Pierre-Marc Giao…
Il est des courses qui font rêver nombre de coureurs même parmi les plus expérimentés, parmi les plus dures de la planète figurent Le Grand Raid de La Réunion dont c’était la 20ème édition cette année. J’ai eu l’immense privilège d’y participer, quelle course de folie c’est le cas de le dire.
La Réunion se situe à 9.300 km de Paris et de l’autre côté de l’Equateur, l’été commence vers le 10 novembre, l’hospitalité y est exceptionnelle surtout chez Fabienne et Johnny Pérot, le soleil toujours présent dans leur coeur et dans le ciel depuis leur terrasse. Comme je ne supportais pas la chaleur, j’étais parti une semaine avant ma plus grosse course de l’année pour m’acclimater aux 26°C et à l’humidité ambiante. J’avais même poussé la blagounette jusqu’à courir deux heures sur un site prisé par les traileurs, le Piton-Babet du nom d’un des anciens maires de Saint Joseph, la ville du Sud où j’avais posé mes trail-runnings. Tout se passait bien et je coulais des jours heureux bien chargés de sommeil réparateur et préparateur jusqu’au matin du 18 octobre le jour de la course. Le premier contrôle matériel avait lieu à 19h heure locale et le départ à 22h. Je retrouvais Le Bagnard de Kikourou et Daniel qui faisait sa deuxième traversée de l’Île après 2010 et ses 140 km. Pour la vingtième édition, le comité directeur de la course organisée par Robert Chicaud avait sélectionné un plateau relevé des anciens vainqueurs du Grand Raid entre autres Cléo Libelle, Vincent Delebarre et Kilian Jornet.
Le Grand Raid n’est pas une course comme les autres !
La sécurité est primordiale. Après que Johnny m’ait déposé vers Saint Philippe à 800 m du Cap Méchant, je me présentais au point de contrôle. Les bénévoles vérifièrent que je transportais bien mes deux bandes adhésives, ma couverture de survie, ma frontale, mon téléphone, mon sifflet et ma réserve d’eau. Après avoir passé ma puce au premier point pour homologuer mon départ, je m’installais dans un coin en attendant de voir des têtes connues. Ce fut Le Bagnard de Kikourou que je reconnus en premier puisque nous avions fait l’objet d’un article chez Maya et d’encouragements de la part de Jean-Pierre Run Run.
Puis ce fut mes retrouvailles avec Daniel du groupe OVS du samedi matin du BdB – le Bois de Boulogne – il me disait que nous étions des branques à nous taper 170 km et 10845 m de D+ alors que les copains allaient faire leur 9 ou 13 km avant de passer à l’apéro. Plus nous approchions des 22h plus la tension était palpable, les tamtams réunionnais marquait le rythme des encouragements d’une manière tribale, tous les yeux étaient rivés vers le compte à rebourg ou plutôt l’heure officielle de la course. Les raideurs laissèrent passer les favoris de la course pour ne pas les gêner ensuite ce fut le plus gros des 2.783 coureurs à entrer en position. Je m’étais mal débrouillé et était resté en quasi-dernière position avec Daniel.
Quand le signal de départ fut lancé, une grande clameur se fit entendre et tous les coeurs battaient en même temps au rythme des chaussures de trail battant le bitume de St Philippe. Nous avions devant nous 5,5 km de faux plat montant puis descendant. Après le rond point, je fis la bise à Johnny et Abraham qui s’étaient postés pour m’encourager dès le départ, deux heures trente d’attente pour dix secondes de moments de partage, c’est beau.
Le début de La Diagonale est ce qu’il y a de plus facile
7,7 km de route bitumée de la RN2 suivie par des passages larges dans la forêt jusqu’au second point de contrôle au début du Chemin de Ceinture (7,7 km). A partir de là, cela commençait à grimper mais ce n’était pas méchant, 500 m de D+ pour 3,4 km c’était un bon début car sur un sentier relativement plat. Premier bémol de la course, lorsque nous sommes arrivés au ravitaillement de Kiosque Mare Longue / Le Banc (11,1 km) , il ne restait plus rien juste des morceaux de sucre et de l’eau pour nos Camelbak, plus d’eau chaude, des bananes ne restaient que les peaux et quelques morceaux de fruits secs se battaient en duel dans les assiettes cartonnées éparses. Je vis déjà le premier abandon à cet instant. La course commençait à peine et derrière ce ravitaillement sans point de contrôle, nous allions attaquer le gros morceau de la première partie : l’ascension du GR2 Puy Raymond. Une sucessions d’escaliers en single-track, les coureurs en file indienne. C’était interminable, on avançait d’une marche ou de deux puis on attendait, des petits malins s’amusaient à nous dépasser quand même, avec l’avancée de la nuit, l’excitation et l’énervement commençait à se faire sentir. L’ascension de 15,5 km pour 1.900 m de D+ avait duré 8h car j’étais parti à l’arrière et avait perdu plus de temps à attendre qu’à avancer. Nous commencions à voir des raideurs rebrousser chemin tout penauds, d’autres étaient habillés en short, tee-shirt et manchons, un peu léger pour affronter les -2°C ambiante. La vue était sublime avec le soleil rasant le sommet des volcans. Je me retournais pour prendre quelques clichés. J’arrivais à 6h56 au point de contrôle de Foc Foc ( 29 km) et le temps de prendre une soupe, du coca-cola, de consulter et d’envoyer deux textos, j’étais reparti vers la Route du Volcan et j’avais 7 km à boucler en 1h40.
J’étais reparti dans un schéma de course à étapes
J’attaquais chaque échéance l’une après l’autre. Le Piton de la Fournaise émergeait majestueux des nuages et je poursuivis mon chemin dans un paysage lunaire en direction de l’Oratoire Sainte Thérèse (38,9 km) puis au point de contrôle du Piton Textor (42,2 km). Je venais de passer la distance symbolique du marathon sur la Diagonale des Fous et il était 10h15 soit 12h15 après avoir pris mon départ, jamais un marathon n’avait été aussi long et intense. Quand je pouvais je trottinais, essentiellement sur les faux-plats descendants. Dans l’étape suivante, je devais rejoindre Mare à Boue soit 9 km en 2h30 et je perdais au passage 500 m de dénivelé. Facile je vous aurais dit, en réalité à La Réunion, la descente n’est jamais en ligne droite et plutôt une succession de montées et des descentes, avec une tendance pour l’ensemble plutôt en D+ ou en D-. La difficulté supplémentaire est qu’il commençait à bien pleuvoir et j’affrontais un nouveau terrain de jeu, la boue de ladite Mare. Les chemins que nous empruntions en était gorgés, je croisais une femme qui avait été écoeurée moralement et physiquement de patauger autant dedans. Je n’avais pas de technique pour pratiquer ce genre de chemin, je fis comme je peu. Sur les trois derniers kilomètres, nous retrouvions du bitûme et je me remis à trottiner car nous étions limites pour arriver hors délais. Mon état d’esprit était de poursuivre la course coûte que coûte, sauf en cas de blessure ou de rattrapage par les barrières horaires. A 13h15 je pointais tout content à Mare à Boue (52,4 km) et retrouvais un bon plateau repas avec du thé, du coca, de l’eau, du délicieux poulet cari et des pâtes coquillettes. Trois minutes plus tard, les arrivants étaient hors délais et disqualifiés mais n’avaient aucun moyen de revenir au point de départ ou d’arrivée, deuxième gros bémol d’organisation de la course. Non seulement on était amer d’avoir abandonné mais aussi le rapatriement était une deuxième galère et c’était la loi du système D et de la débrouille.
De Mare à Boue, je devais joindre le fameux Gîte du Piton des Neiges, j’étais bien requinqué par le repas et j’attaquais la suite de mon périple fantastique en pleine possession de mes moyens. Après un passage bucolique en rase campagne, je déchantais vite car la pluie avait fait son office et la boue était maintenant détrempée et gorgée d’eau. C’était pire qu’auparavant. L’autre principe de l’Île est que lorsqu’une difficulté est posée, elle n’existe pas pour quelques centaines de mètres, elle perdure sur plusieurs kilomètres pour bien nous la faire sentir. J’avais en théorie 5h pour parcourir 12,3 km pour un coureur sur route cela peut paraître un jeu de foetus, pour un traileur de campagne, c’est facile mais à La Réunion, cela m’a pris 8h.
A la difficulté de la boue, s’ajouta celles des rochers et des racines
La succession de descente et de montée entamait bien mon moral, je pris un bâton pour tenter de poursuivre mais l’avance que je croyais avoir se réduit comme une peau de chagrin. Je devais être dans les derniers coureurs quand je croisais deux nouveaux abandons puis Mano un réunionnais qui avait fait la course en 2000 et la trouvait bien dure cette année. Il avançait bien contrairement à moi qui commençait à perdre les pédales. J’avançais de plus en plus difficilement quand je croisais un cabri qui retira ses écouteurs quand je lui posais la question : « Dans longtemps le prochain ravitaillement ? » Il me répondit « 3 heures » mais c’était à son allure pas du tout à la mienne, puis il remit son casque et quand je me retournais pour le voir partir, il avait déjà disparu. Il avait quand même eu le temps de me dire : « tu continues sur le sentier, tu suis les balises et surtout tu ne t’arrêtes pas ».
Là je commençais à en avoir marre
Les montées, les descentes, ce n’était plus de la marche ou de la randonnée mais de l’escalade. J’avais des racines plein le sol et quand ce n’était pas elles, c’était la boue avec beaucoup d’eau. Je commençais à réaliser mon calvaire quand je vis un panneau indiquant « Gite du Piton des Neiges 6 km (3h30) ». J’étais démoralisé. A ce moment, Mano me rattrapa accompagné d’un curieux bonhomme en jupe. En fait il s’agissait de David un serre-file qui fermait la marche et avait la double mission de reprendre toutes les balises et de raccompagner les retardataires vers le poste de contrôle le plus proche. Et le plus proche pour moi était en théorie à 3h30 de l’endroit où nous nous situions. J’avais de plus en plus de mal à poursuivre même avec mon bâton qui m’aidait bien et quelques instants plus tard, nous fûmes rejoints par quatre autres serre-file donc Karine, Théo, Miguel et Eusébio. C’était la première fois que je rencontrais des serre-file dans une course et il faisaient un travail formidable. Il fallait déployer des trésors de psychologie pour m’encourager et me faire avancer malgré la fatigue, le manque de sommeil et l’hypoglycémie qui commençait à poindre son nez. David affirma que nous étions à une heure du Gite puis à vingt minutes. Mais étonnamment, vingt minutes succédèrent aux vingt minutes puis encore vingt minutes.
C’était sans fin , un vrai calvaire, on montait des blocs de rochers, on en descendait, on passait par une rivière de boue et rebelote. L’histoire a duré et duré et duré. Miguel et David se relayaient pour m’aider à avancer car je commençais à aller mal. Finalement nous sommes tout de même arrivés au Gite du Piton des Neiges (64,7 km) à 21h au lieu des 18h30 escomptés.
J’étais exténué, à bout de forces
Très malheureusement, le gite ne pouvait pas garder les six raideurs car ils n’avaient pas l’infrastructure suffisant pour nous gérer, nous offrir un lit pour la nuit puisqu’ils devaient se préparer pour la course qui allait débuter le lendemain qui était le Trail du Bourbon (le semi-raid).
David et les serre-files décidèrent donc de nous faire descendre le bloc jusqu’au stade de Cilaos en pleine nuit jusqu’à vers minuit. Mon calvaire n’était pas terminé mais je commençais à prenre l’habitude, c’était La Réunion dans une course pas comme les autres, très très technique et où il n’y a absolument rien de facile, tout est difficile et quand c’est difficile, c’est aussi très long.
La descente du Bloc ne fit donc pas exception. Souvent à pic, avec des montées et des descentes, des marches, mais heureusement sans rochers et surtout sans la boue. Juste des virages et le précipice sans garde-corps mais à la limite dans la nuit noire, c’était le détail qui gênait le moins. Le mot « interminable » à La Réunion est une évidence et la descente qui devait durer 2h30 prit un peu plus longtemps et à la fin je n’étais pas beau à voir, un serre-file pour le bras gauche, un pour le bras droit, un à l’avant pour anticiper les difficultés et une pour me montrer les pas à suivre. J’ai appris l’humilité sur ce raid car j’avais compris que je ne savais pas marcher, poser les pieds et surtout les lever, assurer mes appuis. Je vous passe les détails car nous sommes arrivés à Cilaos et pour moi c’était bien la fin de mon Premier Grand Raid après 24h d’efforts intenses où je suis allé au bout du chemin où mon courage et mon entraînement m’avaient emmené.
C’était une superbe expérience
Même si elle ne s’est pas terminé par une médaille, j’étais content d’en sortir sain et sauf puisque l’épreuve s’est trouvée endeuillée par la chute d’un raideur de 53 ans au lieu-dit Col des Fourches à Salazie. La fatigue, le manque de sommeil et de lucidité ont eu raison de cet athlète pourtant expérimenté qui avait fait fait deux fois l’UTMB et deux fois le Grand Raid. Pour ma part, c’était bien d’en arrêter là car je n’avais pas le niveau pour continuer plus loin, j’ai envie de retourner à La Réunion pour faire des reconnaissances sur la suite du périple, de m’entrainer et pour aller plus loin les prochaines tentatives de ce monstre ultime qu’est La Diagonale des Fous.
La route est longue vers le succès mais ce qui importe le plus c’est peut-être pas la destination, mais le chemin que l’on emprunte pour y arriver, plein d’enseignement et plein de richesses !
Je remercie tous mes amis pour leurs nombreux témoignages de sympathie et de soutien sur tous les supports possibles et inimaginables, pour leur accueil mémorable et exceptionnel mes formidables amis Fabienne et Johnny Pérot de Jean Petit que j’ai rencontrés grâce à Elé, une pensée particulière émue pour Carine, Guillaume, Gilbert et Amandine.
Pierre-Marc Giao
Retrouvez les tribulatons de Giao sur son blog : http://thegiao2001.typepad.fr/
Paris Versailles 2012
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La grande classique de la rentrée a tenue toutes ses promesses. Une organisation sans faille, un peloton de 25 000 coureurs, le tout sous un soleil radieux. Alors que demander de plus, à part un nouveau record personnel sur la distance ?
Depuis la fin août, je traîne une douleur au mollet droit, qui m’empêche de me projeter sereinement dans un avenir proche. Les dernières séances d’entraînements n’avaient pas apporté de réponse à ma question : « serais-je prêt pour le marathon de New York » ?
Retrait des dossards
Le week-end sportif commence en tant que bénévole sur le retrait des dossards. Quel bonheur de rencontrer tous ces coureurs et d’échanger quelques mots avec eux. Je suis en compagnie de la Runnosphère et de Versailles Triathlon. Mon rôle, attribuer le bon tee-shirt à la bonne personne, il faut un sacré coup d’œil !
La Veille de course
Le matin, je tente de pousser un peu la machine pour me rassurer, mais ce footing n’apporte aucune bonne sensation. Je passe l’après-midi à la piscine avec les enfants. Bref, j’ai plein d’excuses dans ma besace en cas de contre performance.
Le grand jour !
J’ai rendez-vous avec mes co-équipiers du club de Nanterre AC. Nous avons tous un « petit » dossard qui nous permettra de partir juste après les élites. J’avais établi un plan de route, plutôt tranquille : 4’ 15’’au kilomètre jusqu’au sommet et dans la descente advienne que pourra…
Top départ
Coup de pistolet, les jambes tournent bien. Je passe le premier kilomètre en 3’ 55’’ c’est un peu rapide. Je ralentis pour atteindre les 4’ 10’’ et me stabilise jusqu’à la côte. Nous voilà enfin face au « gros morceau » la fameuse côte des Gardes. Je n’ai pas d’appréhension, je suis plutôt un bon grimpeur. Je baisse la tête, je raccourcis ma foulée et tire sur les bras. Elle passe comme une lettre à la poste…
La descente qui suit est l’occasion de grandes enjambés, la vitesse est vertigineuse ! je suis à 3’ 40’’ / km . Je termine la course dans le sillage de trois autres membres du club. Nous entamons la longue, très longue ligne droite qui mène à l’arrivée. Je vois au loin l’arche et le chrono. Je termine en 1h 07’ 48’’ je suis ravis, c’est un nouveau record personnel.
Paris-Versailles in love !
Il y a quelques années, je vivais encore dans ma ville natale, Marseille. J’étais monté à la capitale pour faire Paris-Versailles. Le speaker de l’épreuve Jean-Pierre Bouix, qui est un ami, m’a fait monter sur le podium pour recueillir mes impressions. J’en profite pour encourager ma nouvelle fiancée parisienne qui va participer à sa première course sur route. Je crie : « Nathalie, je t’aime » face aux 20 000 coureurs. Séquence « émotion » la foule applaudit.
Un produit étonnant
Je voudrais revenir un instant sur ma performance. Même si ce record n’a rien de « stupéfiant » je dois quand même vous informer d’une chose. Je suis en test en ce moment avec le laboratoire CT-Well et j’ai pris ce matin là un « shot » de Hello. Un produit naturel essentiellement à base de plantes avec des apports naturel de caféine et vitamine C. D’après le dossier de presse, le produit est garantie non dopant. Alors effet réel ou placebo à vous de juger ?
Pour les commandes : http://www.soins-aunaturel.fr
100 km des Étangs de Sologne : le chemin de croix de Cyril
Retour sur la 11e édition de l’épreuve qui a eu lieu le samedi 25 aout 2012 sur un parcours plat en 3 boucles. Cyril Vigneau revient pour nous sur son 100 km, qui fut plus douloureux que prévu, même si ce fut son deuxième titre de « centbornard ». Lui qui a l’habitude de mener l’allure et d’encourager les autres, il fut bien seul par moments…
Je me suis lancé dans cette aventure en solitaire afin de tenter de battre mon record de Chavagne. Même si l’objectif n’a pas été atteind, je me suis encore aperçu que le monde des runners qui est souvent associé à la solitude est un monde de fraternité et de partage.C’est également une remise en question permanente. Car quand on se retrouve dans de longue ligne droite complètement isolé truffé de faux plat je peux vous assurer que vous avez tout le temps de refléchir comme dirait mon pote centquarante;-)
Le départ a lieu à 6h30 et je capte direct mon allure
Les 10 premiers kilos sont un réglage permanent. Certains coureurs alternent marche et courses.Les premiers km sont passés en 01h04’45 ». Je me sens super bien ça déroule, je ne suis pas stressé. 15ème je croise Régis Raymond le futur vainqueur. Lui est au 25ème. Il court juste à l’allure que je fais aux 10 km. Je m’arrête et prend le temps de le photographier.
20 Kms passé en 02h09′ je suis content car mon travail de meneur paye bien. De plus ma mixture en ravitaillement est idéale. Pas de problème de digestion. 30ème en 03h12’50’ vraiment tout vas bien régularité sans faille. Maintenant je suis vraiment seul. Personne devant, personne derrière. J’alterne en écoutant soit mon ipod soit le vent dans la forêt.
Le paysage est magnifique
J’arrive au marathon en 04h33′. Un poil plus long car j’ai décidé de réduire volontairement l’allure. Tous va trop bien. Je me méfie.Le virage 45ème km la douleur du muscle de mon tibia gauche commence à se réveiller. Je refuse d’écouter cette alerte car tout va trop bien. 47ème il faut que je me fasse une raison la douleur s’installe et je ne suis pas encore à la moitié.Je suis fou de rage et insulte la terre entière à voix haute.
Je reduis l’allure, change de foulée. Je perds ma foulée travailler à l’entrainement.Du coup, je positionne mal mon genou qui commence à me gêner. Et des crampes appraissent derrière la cuisse droite.Au ravitaillement du 50ème je comprends que le chrono ne sera plus d’actualité…qu’il faudra juste finir. Mais est-ce que j’aurai le mental ?
La deception, l’inquiètude, la douleur….ça m’énerve.Les longues lignes droites avec de légers faux plats se multiplient et voila le vent de face qui se mêle de la partie.Autant galérer juqu’au bout…La gêne du tibia devient douleur, mon genou est douloureux aussi.Sur la route mise à part les limace au sol et les cadavre de renards écrasés il n’y a plus rien. Pas âmes qui vivent. Mais où sont les autres coureurs.Lignes droites à perte de vue, le vent, cette fois c’est tendu….Abandon ? j’y pense …mais j’ai mon plan B…ma résistance…Les messages sur facebook pleuvent ainsi que les sms ça me fait un bien fou.
55ème km je vois en ligne de mire en tout petit, un runner. Je sais que ce sera mon salut.David, le coureur qui m’a accompagné le matin en voiture sur le lieu du départ. Nous décidons de rester ensemble. Nous ne serons pas trop de deux pour affronter l’enfer qui nous attend. 65ème : ravitaillement.
Les boissons déposées la veille me font un bien fou…
Je passe de l’eau fraiche sur ma jambe endolorie, ça soulage. Le pire dans tout ça c’est que je sens que j’ai encore de l’énergie mais je refuse de reprendre une allure correcte pour ne pas casser la machine. Avec David on alterne marche et course… ligne droite encore et toujours… rien à l’horizon… rien du tout… faux plats montants. Chaque virage nous emmène sur des longues lignes droite… le chrono défile… maintenant ça n’a plus d’importance.
70ème je tente des étirements mais ma crampe a raison de ma jambe gauche…elle a raison de mes efforts. Chaque visage, chaque sourire le moindre détail est un rafraichissement pour nos corps meurtris.
75ème : les bénévoles sont justes géants, ils savent nous parler. La cerise sur le gateau une voiture de l’organisation s’arrête pour nous demander s’ils doivent nous ramener… on se regarde avec David et on rigole… merci… mais l’abandon c’est pas pour nous. Au 75ème un regain de moral nous envahit… je repense au phrase que je dis aux coureurs quand je suis meneur… aller !!! 25 bornes, c’est quoi ? une sortie longue… rien de bien méchant !
On arrive au 80ème…. c’est la croisée des chemin…
le vent redouble de violence et nous déssèche. Ligne droite encore et toujours. C’est à ce moment là que je cogite… pourquoi j’en suis rendu là ? Qu’est qui a cloché ? J’ai peut être trop forcé sur l’entrainement. Qu’est qui m’aidera à faire mieux ? Cibler encore mieux mon entrainement. Bref une armée de questions qui finalement me font du bien.
80 c’est un semi…cette fois la fatigue se fait ressentir et ma jambe droite sur laquelle je m’appuie un peu plus commence à ressembler à un morceau de bois.
85ème, c’est un Paris Versailles…mais un supplice…des décharges electrique dans mon tibia. Avec David on sert les dents, ça fait mal vraiment très mal. A chaque fois que l’on relance la foulée on pousse tous les deux un cri de guerre. 90ème on se dit que c’est bon… mais les lignes droites nous font trés mal et ce foutu vent qui ne faiblit pas.
Le 100 bornes n’a pas dit son dernier mot et nous fera souffrir jusqu’au bout…
Au ravitallement, on nous annonce qu’il y a eu beaucoup d’abandons. Le malheur des autres nous soulage parce que finalement on arrive à tenir. 95ème on se dit que c’est bon mais les lignes droites et le vent redouble. Mes pieds sont en feux. J’ai les aisselles en sang malgré toute la protection que j’avais mise. 98ème on sait que plus rien nous arrivera maintenant. On tente avec David une belle charge qui durera 800 mètres mais la décharge électrique me rappelle que je peux casser la machine.
99ème on marche jusqu’à 500 mètres de l’arrivée. on retente de redémarrer en criant et cette fois ci c’est notre dernière charge. 100 mètres de l’arrivée on se tient par les bras. Le speaker annonce notre arrivée.Ont sert les poings de rage.
Après ce trés long bras de fer nous avons eut le dessus sur ce mur de 100 kms
On franchit la ligne ensemble et on fera pas un mètre de plus… Cent bornard pour la deuxième fois mais à quel prix…La joie laisse trés rapidement place à la reflexion…comment éviter à nouveau cette souffrance. Mon premier 100 bornes m’a appris que c’est possible, mon deuxième me pousse encore plus à la reflexion et l’anlyse et à prendre les événements avec plus de recul. J’ai découvert également que je pouvais élever un peu plus mon niveau dans l’encaissement de la douleur. se transformer en machine et avancer encore et toujours.
Je revois tous ces messages sur facebook….la famille des runners est juste magnifique et généreuse.
Retour sur « l’enfer » de la CCC
Le week-end dernier avait lieu l’événement incontournable dans le monde du trail, l’UTMB (Ultra Trail du Mont Blanc). L’édition 2012 aura été pleine de rebondissements, à commencer par les caprices de la météo rendant cette épreuve plus courte mais surtout plus dure. Nous avions publié quelques minutes avant le départ les impressions et les angoisses de deux athlètes participant à la CCC (Courmayeur, Champex, Chamonix). Nous les retrouvons une semaine après pour faire le « débrief » de leur course. Place à Pierre-Marc Giao Duong Huynh et Cédric Masip.
La CCC sur la route de la Diagonale des Fous par Giao
En France quand on pense 100 km, c’est Millau, pour le marathon c’est Paris et pour l’ultra-trail c’est L’UTMB. La première édition 2003 a été remportée par Dawa Sherpa qui est revenu pour la 10ème édition et a gagné la TDS©, la Trace des Ducs de Savoie. Tous les vainqueurs successifs sont assurés d’une notoriété mondiale dans le monde fermé des courses nature. Je participais cette année à la CCC© qui est loin d’être une sinécure déjà en conditions de météo et de température normales mais la montagne ne se laisse pas conquérir si facilement et les éléments étaient bien déchainés . Après la 6000D soit 60 km pour 4.000 m D+, la CCC© de 100 km pour 5.800 m D+ était la seconde marche qui devait me permettre d’accéder à affronter le Graal des ultra-trails, La Diagonale des Fous sur l’Île de la Réunion. Trois jours se sont écoulés depuis que j’ai passé la mythique ligne d’arrivée et plusieurs réflexions me reviennent
Les points de préparation concernent cinq volets : le physique, l’alimentation, le matériel, la logistique et le mental. Quelques heures avant de me lancer, j’avais eu mon ami Jean-Pierre de RRR au téléphone qui me fit la dernière recommandation : « Prends le maximum de plaisir et si tu te sens que c’est trop, ne prends pas de risque inconsidéré et n’hésite pas à arrêter, tu n’as rien à prouver, nous connaissons ta valeur« . Ces mots m’avaient gonflé à bloc, il trouve toujours les mots justes pour motiver ses amis le Jipé.
J’étais parti comme un vrai débutant que je suis puisqu’il s’agissait de ma deuxième course en montagne après la 6000D et hormis une bonne préparation physique et une meilleure connaissance de l’alimentation qui me convenait en course, j’étais dans les choux côté matériel et logistique.
Le physique et l’alimentation
Pour me préparer à un 100 km il me fallait courir 80 à 100 km par semaine pendant au moins deux mois, c’est ce que je fis méticuleusement pendant plusieurs mois en observant de temps des semaines plus légères de 40 à 60 kilos. Côté alimentation, je savais que j’allais privilégier le liquide comme le thé, le coca, le café et la soupe. Durant le périple, l’organisme dépense suffisamment d’énergie pour courir, lutter contre le froid et rester éveillé. Si l’on mange du solide, il en dépense en plus pour digérer la nourriture qui est moins rapidement assimilée que les aliments liquides. J’ai arrêté de prendre du gel en course au-delà de la distance marathon car j’avais constaté des problèmes gastriques quelle que soit la marque.
Les chaussures
Impossible de prendre les chaussures de route pour faire un trail car il fallait des chaussures qui accrochent bien le terrain et qui sont efficaces pour avancer sur toute nature de sol : la boue bien grasse, la neige, l’herbe mouillée ou le gravier. Pour ma part, j’avais choisi des Adidas Supernova Riot 4, bien adaptées à ce genre de voyage tout terrain.
Les vêtements
L’organisation conseillait quatre couches de vêtement pour lutter contre le froid, le vent, la pluie et la neige, il faisait jusqu’à -10°C en ressenti au sommet des cols. J’avais cinq couvertures, j’étais opérationnel, seulement je les ai gardées du début à la fin sans avoir de rechanges si bien qu’elles étaient bien jusqu’au tiers et ensuite mes vêtements étaient trempés et je finissais par baigner dans mon jus de sueur non totalement évacuée.
Le sac
J’avais pris pour l’occasion un Quechua Diosaz 27 litres que je prenais pour stocker mon pantalon de survêtement dont je ne me suis pas servi puisque j’avais mes boosters et mon corsaire de trois-quarts qui me recouvraient les jambes et les protégeaient efficacement contrairement à des participants que je voyais en short, j’avais mal pour eux.
Les bâtons
En rando course ils sont fort utiles car ils permettent de soulager les muscles des mollets jusqu’à 15% en montée et en descente, ils assurent une sécurité surtout en terrain gras. On peut en trouver en carbone en trois brins téléscopiques ultra-légers et solides mais je n’en avais pas pris. Pour le Grand Raid à la Réunion, ils sont interdits parce que les chemins sont encore plus étroits que ceux que j’ai traversés à la CCC©. De ce fait, les risques d’accidents sont décuplés. Parfois des traileurs me faisaient la réflexion que je n’avais pas froid aux yeux d’y aller sans bâtons, ils avaient raison car je galérais comme un beau diable. Je suis un coureur de route, la montagne m’était un terrain inconnu et je me révélais mauvais grimpeur et piètre descendeur.
Les autres matériels
Outre les changes que j’aurais dû prévoir, il aurait fallu prendre des sacs zip alimentaires pour garder les vêtements au sec et faire le vide afin qu’ils prennent moins de place, une serviette propre pour se sécher le corps avant de se changer. Je n’avais pas d’assistance personnelle mais j’aurais pu laisser les sacs à récupérer aux principaux ravitaillements.
L’éthique
Dans la volonté d’organiser une course propre, aux ravitaillements il n’y avait quasiment pas de verres de plastique proposés pour boire les boissons chaudes ou froides, chaque participant devait avoir son propre gobelet de 12 centilitres. J’avais perdu mon gobelet de la SaintéLyon, heureusement un coureur avait oublié le sien sur une table et j’ai pu le récupérer et le conserver jusqu’à la fin. Au retrait des dossards on nous fournit suffisamment de petits sacs pour jeter nos ordures et je trouvais déplorable que sur le sol on puisse voir continuellement des tubes de gels jetés par terre. Certains raiders peu respectueux n’avaient apparemment pas d’éthique pour prendre dix secondes et ranger leurs tubes usagés dans des sacs dont ils auraient pu se débarrasser aux ravitos.
Le mental
C’était assurément une de mes grandes forces avec ma faculté à récupérer rapidement d’un effort. Pendant plus de 20h, nous évoluions dans des températures situées entre 7°C et -10°C. Quand j’arrivais aux ravitos, j’étais transi de froid et j’espérais me réchauffer avec une boisson chaude thé ou soupe, j’y parvenais à peine et il fallait pourtant repartir pour affronter tel ou tel col. J’y allais résolument me répétant en mon for intérieur que tant que je n’étais pas blessé ou que je n’avais pas été rattrapé par telle barrière horaire, je continuais d’avancer coûte que coûte. Je voyais chaque distance à parcourir entre les refuges comme autant d’objectifs à remplir et les comparais avec un footing, une bonne balade en nature.
Sur un si long voyage, le corps voyage autant que l’esprit. Je suis entré en auto-hypnose et j’étais en quête d’un voyage intérieur à la recherche du meilleur de moi-même. Je me suis forgé une force de caractère capable non pas de déplacer des montagnes mais d’en monter les cols et les redescendre quels que soient le vent ou la température, la nature du terrain. La frontale éclairait juste les quelques mètres carrés situés à mes pieds et j’évoluais dans la nuit noire. Je n’avais plus peur, tel un homme sans peur je fonçais tête baissée et les runners qui continuaient à hésiter me laissaient volontiers prendre les devants pour les guider à travers l’obscurité. En me laissant aller au lâcher prise, j’avais l’impression de faire corps avec la nature. Je tombais, me faisais des entorses ou des égratignures aux genoux mais cela restait sans gravité et je repartais de plus belle. Je restais conscient du danger mais me sentais également plus léger au fur et à mesure que se rapprochait l’arrivée.
Le physique
Sur les cinq ascensions prévues au programme, nous avons finalement pu faire le Grand Col Ferret (2537 m) sur la première partie en faisant l’impasse sur la Tête de la Tronche (2584 m) et sur la seconde partie, nous avons gravi les cols de Bovine et des Tseppe sans faire la Tête au Vents. Les longues montées étaient éprouvantes et les descentes une libération à chaque fois d’autant qu’elles menaient vers les points de ravitaillement. Il faisait bien froid, quand nous étions dans les creux la température était acceptable et je pouvais bouger les doigts sans problème. Au sommet des cols, le temps était glacial puisque nous ressentions un mercure à -10°C à tel point que j’ai failli m’évanouir à cause sans doute du manque d’oxygène.
De plus, j’avais fait une crise d’hypothermie. Mon corps avait été soumis à une basse température pendant plus de vingt heures et n’arrivait plus à se réchauffer.
Bilan
Je suis très content d’être venu à bout de cette course tout comme 82% des 1 913 partants. Nous avons vécu un voyage extraordinaire. Je me sens empli d’une paix intérieure et d’une capacité à passer encore d’autres épreuves toutes plus difficiles. Avec cette course, j’ai engrangé 3 points qualificatifs pour l’UTMB©, ce qui fait ajoutés aux 2 points de L’Eco-Trail de Paris 80 km en mars et aux 2 points de la 6000D un total de 7 points soit l’intégralité des points requis pour participer au tirage au sort UTMB© 2013, encore une grande aventure à venir !
L’article sur le blog de Giao : http://thegiao2001.typepad.fr/inzesentier/2012/09/resultats-de-la-ccc-2012.html
Retour sur une expérience douloureuse par Cédric Masip
J’ai pris le départ de la CCC le vendredi 31 août 2012 à 10h de Courmayeur. Dès mon arrivée à Chamonix le mercredi soir, il y régnait une chaude ambiance, mais un temps pluvieux et une température digne de l’automne. Je me suis levé à 3h du matin le jeudi pour souhaiter bon courage à mon pote qui courait la TDS. Une pluie battante tombait déjà.
Le jeudi, je l’ai passé à attendre cette course que j’attendais avec impatience depuis plus de 8 mois. Le matin nous avons fait la queue dans la file d’attente pour retirer les dossards, ma veste « imperméable » a bien failli ne pas passer, ce qui n’aurait pas été plus mal quand je vois la suite des événements avec le recul. Puis nous sommes allés au village des exposants, il pleuvait sans cesse et avec les personnes avec lesquelles j’étais nous pensions à ceux qui couraient la TDS. Nous étions un peu tendus, les conditions météos ne s’annonçaient pas bonne du tout pour nous le lendemain. L’après-midi, j’ai retrouvé Greg de U-trail et nous sommes allés à la Conférence de Presse. Là-bas j’y apprendrai de la bouche de Catherine Poletti que la CCC sera décapitée de la Tête aux vents… Le lendemain, les conditions étant particulièrement mauvaises, on nous retirera les Tête de la Tronche.
Après la conférence de presse, je suis allé au restaurant manger avec Greg, Eric et Anne Valero. Les deux compères allaient être les assistants de cette dernière. Puis la nuit fut courte, mauvaise, nerveuse. Peu reposante. Le temps n’était pas au beau fixe, mais il n’était pas aussi mauvais que nous le pensions.
J’étais très stressé, je n’arrivais pas à parler
Pourtant je me savais prêt. Mais j’étais contrarié, par un tas de choses. Un mélange. Content de vivre ce que je vivais sur un plan de rencontres qui seront importantes pour la suite, mais sur le plan sportif je sentais que je n’étais pas autant en forme que cela. Le mauvais temps me stressait, je ne savais pas ce qui m’attendait. Et je n’étais pas assez bien équipé. Déjà je n’avais pas testé mon porte bidons double avant la course, et dès le départ il me gênait. Puis nous étions tous trop couverts sur le départ qui était clément mais a très vite changé.
La suite, c’est Boue, pluie, neige, vent très fort…
Un grand Col Ferret plus que chaotique. Pour ma part, j’étais saisi par le froid et une vive douleur s’est faite ressentir, j’ai compris que ça n’allait pas. Avant Champex, j’ai lâché prise, ma douleur à la hanche était bien trop violente, et m’empêchait de courir en descentes. Il a fallu que j’arrive à prendre cette décision très dure d’abandonner, de lâcher prise: un cheminement qui m’a paru long, et qui là encore me laisse profondément pensif. Je ne peux pas parler plus, je n’en veux qu’à moi-même. Pour lire un peu plus sur le descriptif, j’ai fait un récit sur U-Trail où je suis rédacteur. A force de ressasser ça ne me met pas bien. J’avance, je relativise, et je vais rebondir. C’est une terrible désillusion, j’ai pris une claque dans le grand Col Ferret. Voilà. Mon récit n’est pas très enthousiasmant, mais c’est ce qui s’est passé. A présent il faut rebondir.
Cédric du Team U-Trail
Retrouvez le récit complet de Cédric sur le site internet U-Trail : http://www.u-trail.com/ccc-recit-et-photos-de-cedric-masip/