Garmin Fenix 5, la montre tout-terrain !

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Dans la famille Garmin la dernière-née dispose de l’héritage développé par les modèles précédents. La Fenix 5 possède de tout ce que vous pouvez imaginer pour une montre sport. Je dispose de ce modèle depuis le mois d’avril 2017 et j’ai testé la montre sur de nombreux terrains à travers le monde. Lire la suite

Motivation avec Sébastien Chaigneau

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Nous inaugurons une nouvelle rubrique vidéos, qui aura pour vocation de nous faire rêver et de nous motiver. Celles-ci seront longues ou courtes, mais toutes seront belles et envoutantes. Nous ouvrons la série avec un athlète français spécialiste de l’ultra-trail et de la course à pied en montagne : Sébastien Chaigneau.

Il aime la montagne et prend son plaisir à courir des distances hors du commun. Entre joie et souffrance, il nous fait découvrir sa vie de coureur à travers ses entrainements et courses dans le monde.

Son site internet : http://www.sebchaigneau.com

Site The North Face : http://www.thenorthface.fr

Éco-Trail de Paris 2013

Eco Trail de Paris 1

Jolie progression pour la plus urbaine des épreuves natures. Deux jours de courses, de randonnées et marches nordiques et de fête à travers toute l’ïle-de-France. La sixième édition qui aura lieu les 16 et 17 mars nous réserve de belles surprises. Rencontre avec l’organisateur…

Lors de ma première participation, je dois l’avouer, j’étais dubitatif concernant une course de trail à Paris ? Mes doutes furent ôtés dès le départ à l’Observatoire de Meudon. Pas de doute, nous sommes en immersion complète dans la nature francilienne. Je dois l’avouer, je ne soupçonnais pas de tel dénivelé en périphérie parisienne.

Une ambiance chaleureuse
Le spectacle démarre dans le RER qui nous mène à Meudon. Un monde fou, de larges sourires et des équipements dignes de l’UTMB® ou du marathon des sables. J’adore ces instants qui précèdent les départ, il y règne une ambiance faussement décontractée. L’organisation nous promets de « belles » épreuves, alors focus sur cette édition 2013 qui sera celle de la maturité. Nous avons rencontré Jean-Charles Perrin l’organisateur responsable de la Communication et du Développement.

Eco trail de Paris Jean-Charles PerrinComment est né l’idée d’un trail Urbain ?
Notre idée était à l’origine, et cela n’a pas changé, de proposer seulement une véritable course nature chez nous car pour nous Franciliens rien n’existait de la sorte à Paris et sa petite couronne alors que nous nous y entraînions. Je profite de l’occasion pour insister sur le fait que nous n’organisons pas un trail urbain mais un trail en environnement urbain. C’est uniquement en cela que notre approche était peut-être rupturiste mais en aucun cas novatrice.

L’approche pour un trail urbain est-elle différente de celle d’un trail 100% nature ?
Je ne peux que répondre non à la question dans la mesure où nous sommes un Trail 100% nature, plus précisément 93% nature. Notre complexité réside surtout dans le fait que notre environnement immédiat n’invite pas spontanément à l’accueil d’un Trail. Par ailleurs, souhaitant en profiter pour mettre en avant le patrimoine local, nous devons aussi nous soumettre aux contraintes des monuments historiques, de ministères ou de différents organismes territoriaux responsables sans qui rien ne serait possible. Il faut aussi savoir que nous passons sur le territoire de 40 communes sur 6 départements avec 14 départs d’épreuves et que cela est déjà naturellement atypique.

Comment voyez-vous l’évolution de cette épreuve ?
Après 5 années, nous estimons que la priorité doit toujours être donnée au confort des participants dans leur pratique et/ou découverte. Partant de ce postulat, nous ne pensons pas souhaitable pour les Trail 80km et 50km de dépasser les 2000 personnes aux départs.

Pour le Trail 30km nous nous sommes organisés pour accueillir 2500 partants cette année, au-delà de 3000 partants ce ne semble pas réaliste. Dès lors, les perspectives de développements sont selon nous dans les épreuves de découverte et loisir, à savoir le 18km, les marches nordiques et les randonnées sachant que l’ambition serait à terme de pouvoir impliquer les 8 départements Franciliens, manquent à date la Seine et Marne et le Val d’Oise, à nous d’identifier le type d’épreuves qui pourraient correspondre.

Eco Trail de Paris 3

Parmi tous les terrains de jeux permis en Île-de-France, l’ouest vous a paru comme une évidence ?
Sans ambiguïté oui dans la mesure où nous étions chez nous et que nous trouvions le terrain idéal pour nous entraîner aux épreuves auxquelles nous participions en Province et ailleurs.

L’épreuve reine des 80 Km a t’elle révélé de nouveaux talents à mi-chemin entre la route et le trail ?
Difficile de répondre à cette question mais en citant Anne Valéro 1ère féminine en 2008) et Emmanuel Gault (1er homme en 2009) on peut effectivement parler de révélations. A bien y regarder Fabien Antolinos (1er homme en 2011) et Erik Clavery (1er homme en 2011) à un degré moindre pourraient aussi être cités.

Beaucoup regrette l’arrivée sur la Tour Eiffel, que pouvez-vous répondre ?
Que nous aussi mais le deal est clair avec la Société d’Exploitation de la Tour Eiffel, on ne doit en aucun cas gêner l’exploitation du site, or cette année le 1er étage est en chantier et ils rencontrent déjà suffisamment de difficultés à remplir leur mission initiale : l’accueil des visiteurs. Le site ne se prêtait donc réellement pas cette année à l’arrivée de notre Trail 80km.

Maintenant, il faut aussi avoir en tête que seuls 20% des participants de l’Eco-Trail de Paris® sont concernés par la montée au 1er étage et qu’il ne nous faut pas oublier les 80% autres participants. Alors on cultive un principe fondateur de l’Ultra-Trail, le temps est un allié. On verra comment cela s’organise l’année prochaine.

Eco trail de Paris 2Quelles seront les nouveautés 2013 ?
La plus évidente est l’organisation de manière distincte des épreuves de compétitions (chronométrées) le samedi et le dimanche de celles des épreuves « découverte /loisir ». Ensuite, sera organisée pour la 1ère année une marche nordique chronométrée sur les traces du Trail 30km. Par ailleurs et parce que nous y avons été contraint pour le Trail 80km, il a été décidé de repenser la valorisation du passage des lignes d’arrivée, c’est devenue notre sujet phare en réunion. Enfin, et parce que nous souhaitons que le plus grand nombre puisse être de l’Eco-Trail de Paris®, nous travaillons à améliorer la qualité du suivi des courses via GPS, géolocalisation, notre nouveau site Internet nous le permettant.

Rendez-vous les 16 et 17 mars à Paris où nous serons ravis de vous accueillir.

http://www.traildeparis.com/

Ma participation de l’an dernier : https://runreporterrun.wordpress.com/2012/03/27/we-can-try-week-end-trail/

Retour sur « l’enfer » de la CCC

Le week-end dernier avait lieu l’événement incontournable dans le monde du trail, l’UTMB (Ultra Trail du Mont Blanc). L’édition 2012 aura été pleine de rebondissements, à commencer par les caprices de la météo rendant cette épreuve plus courte mais surtout plus dure. Nous avions publié quelques minutes avant le départ les impressions et les angoisses de deux athlètes participant à la CCC (Courmayeur, Champex, Chamonix). Nous les retrouvons une semaine après pour faire le « débrief » de leur course. Place à Pierre-Marc Giao Duong Huynh et Cédric Masip.

La CCC sur la route de la Diagonale des Fous par Giao
En France quand on pense 100 km, c’est Millau, pour le marathon c’est Paris et pour l’ultra-trail c’est L’UTMB. La première édition 2003 a été remportée par Dawa Sherpa qui est revenu pour la 10ème édition et a gagné la TDS©, la Trace des Ducs de Savoie. Tous les vainqueurs successifs sont assurés d’une notoriété mondiale dans le monde fermé des courses nature. Je participais cette année à la CCC© qui est loin d’être une sinécure déjà en conditions de météo et de température normales mais la montagne ne se laisse pas conquérir si facilement et les éléments étaient bien déchainés . Après la 6000D soit 60 km pour 4.000 m D+, la CCC© de 100 km pour 5.800 m D+ était la seconde marche qui devait me permettre d’accéder à affronter le Graal des ultra-trails, La Diagonale des Fous sur l’Île de la Réunion. Trois jours se sont écoulés depuis que j’ai passé la mythique ligne d’arrivée et plusieurs réflexions me reviennent

Les points de préparation concernent cinq volets : le physique, l’alimentation, le matériel, la logistique et le mental. Quelques heures avant de me lancer, j’avais eu mon ami Jean-Pierre de RRR au téléphone qui me fit la dernière recommandation : « Prends le maximum de plaisir et si tu te sens que c’est trop, ne prends pas de risque inconsidéré et n’hésite pas à arrêter, tu n’as rien à prouver, nous connaissons ta valeur« . Ces mots m’avaient gonflé à bloc, il trouve toujours les mots justes pour motiver ses amis le Jipé.

J’étais parti comme un vrai débutant que je suis puisqu’il s’agissait de ma deuxième course en montagne après la 6000D et hormis une bonne préparation physique et une meilleure connaissance de l’alimentation qui me convenait en course, j’étais dans les choux côté matériel et logistique.

Le physique et l’alimentation
Pour me préparer à un 100 km il me fallait courir 80 à 100 km par semaine pendant au moins deux mois, c’est ce que je fis méticuleusement pendant plusieurs mois en observant de temps des semaines plus légères de 40 à 60 kilos. Côté alimentation, je savais que j’allais privilégier le liquide comme le thé, le coca, le café et la soupe. Durant le périple, l’organisme dépense suffisamment d’énergie pour courir, lutter contre le froid et rester éveillé. Si l’on mange du solide, il en dépense en plus pour digérer la nourriture qui est moins rapidement assimilée que les aliments liquides. J’ai arrêté de prendre du gel en course au-delà de la distance marathon car j’avais constaté des problèmes gastriques quelle que soit la marque.

Les chaussures
Impossible de prendre les chaussures de route pour faire un trail car il fallait des chaussures qui accrochent bien le terrain et qui sont efficaces pour avancer sur toute nature de sol : la boue bien grasse, la neige, l’herbe mouillée ou le gravier. Pour ma part, j’avais choisi des Adidas Supernova Riot 4, bien adaptées à ce genre de voyage tout terrain.

Les vêtements
L’organisation conseillait quatre couches de vêtement pour lutter contre le froid, le vent, la pluie et la neige, il faisait jusqu’à -10°C en ressenti au sommet des cols. J’avais cinq couvertures, j’étais opérationnel, seulement je les ai gardées du début à la fin sans avoir de rechanges si bien qu’elles étaient bien jusqu’au tiers et ensuite mes vêtements étaient trempés et je finissais par baigner dans mon jus de sueur non totalement évacuée.

Le sac
J’avais pris pour l’occasion un Quechua Diosaz 27 litres que je prenais pour stocker mon pantalon de survêtement dont je ne me suis pas servi puisque j’avais mes boosters et mon corsaire de trois-quarts qui me recouvraient les jambes et les protégeaient efficacement contrairement à des participants que je voyais en short, j’avais mal pour eux.

Les bâtons
En rando course ils sont fort utiles car ils permettent de soulager les muscles des mollets jusqu’à 15% en montée et en descente, ils assurent une sécurité surtout en terrain gras. On peut en trouver en carbone en trois brins téléscopiques ultra-légers et solides mais je n’en avais pas pris. Pour le Grand Raid à la Réunion, ils sont interdits parce que les chemins sont encore plus étroits que ceux que j’ai traversés à la CCC©. De ce fait, les risques d’accidents sont décuplés. Parfois des traileurs me faisaient la réflexion que je n’avais pas froid aux yeux d’y aller sans bâtons, ils avaient raison car je galérais comme un beau diable. Je suis un coureur de route, la montagne m’était un terrain inconnu et je me révélais mauvais grimpeur et piètre descendeur.

Les autres matériels
Outre les changes que j’aurais dû prévoir, il aurait fallu prendre des sacs zip alimentaires pour garder les vêtements au sec et faire le vide afin qu’ils prennent moins de place, une serviette propre pour se sécher le corps avant de se changer. Je n’avais pas d’assistance personnelle mais j’aurais pu laisser les sacs à récupérer aux principaux ravitaillements.

L’éthique
Dans la volonté d’organiser une course propre, aux ravitaillements il n’y avait quasiment pas de verres de plastique proposés pour boire les boissons chaudes ou froides, chaque participant devait avoir son propre gobelet de 12 centilitres. J’avais perdu mon gobelet de la SaintéLyon, heureusement un coureur avait oublié le sien sur une table et j’ai pu le récupérer et le conserver jusqu’à la fin. Au retrait des dossards on nous fournit suffisamment de petits sacs pour jeter nos ordures et je trouvais déplorable que sur le sol on puisse voir continuellement des tubes de gels jetés par terre. Certains raiders peu respectueux n’avaient apparemment pas d’éthique pour prendre dix secondes et ranger leurs tubes usagés dans des sacs dont ils auraient pu se débarrasser aux ravitos.

Le mental
C’était assurément une de mes grandes forces avec ma faculté à récupérer rapidement d’un effort. Pendant plus de 20h, nous évoluions dans des températures situées entre 7°C et -10°C. Quand j’arrivais aux ravitos, j’étais transi de froid et j’espérais me réchauffer avec une boisson chaude thé ou soupe, j’y parvenais à peine et il fallait pourtant repartir pour affronter tel ou tel col. J’y allais résolument me répétant en mon for intérieur que tant que je n’étais pas blessé ou que je n’avais pas été rattrapé par telle barrière horaire, je continuais d’avancer coûte que coûte. Je voyais chaque distance à parcourir entre les refuges comme autant d’objectifs à remplir et les comparais avec un footing, une bonne balade en nature.

Sur un si long voyage, le corps voyage autant que l’esprit. Je suis entré en auto-hypnose et j’étais en quête d’un voyage intérieur à la recherche du meilleur de moi-même. Je me suis forgé une force de caractère capable non pas de déplacer des montagnes mais d’en monter les cols et les redescendre quels que soient le vent ou la température, la nature du terrain. La frontale éclairait juste les quelques mètres carrés situés à mes pieds et j’évoluais dans la nuit noire. Je n’avais plus peur, tel un homme sans peur je fonçais tête baissée et les runners qui continuaient à hésiter me laissaient volontiers prendre les devants pour les guider à travers l’obscurité. En me laissant aller au lâcher prise, j’avais l’impression de faire corps avec la nature. Je tombais, me faisais des entorses ou des égratignures aux genoux mais cela restait sans gravité et je repartais de plus belle. Je restais conscient du danger mais me sentais également plus léger au fur et à mesure que se rapprochait l’arrivée.

Le physique
Sur les cinq ascensions prévues au programme, nous avons finalement pu faire le Grand Col Ferret (2537 m) sur la première partie en faisant l’impasse sur la Tête de la Tronche (2584 m) et sur la seconde partie, nous avons gravi les cols de Bovine et des Tseppe sans faire la Tête au Vents. Les longues montées étaient éprouvantes et les descentes une libération à chaque fois d’autant qu’elles menaient vers les points de ravitaillement. Il faisait bien froid, quand nous étions dans les creux la température était acceptable et je pouvais bouger les doigts sans problème. Au sommet des cols, le temps était glacial puisque nous ressentions un mercure à -10°C à tel point que j’ai failli m’évanouir à cause sans doute du manque d’oxygène.

De plus, j’avais fait une crise d’hypothermie. Mon corps avait été soumis à une basse température pendant plus de vingt heures et n’arrivait plus à se réchauffer.

Bilan
Je suis très content d’être venu à bout de cette course tout comme 82% des 1 913 partants. Nous avons vécu un voyage extraordinaire. Je me sens empli d’une paix intérieure et d’une capacité à passer encore d’autres épreuves toutes plus difficiles. Avec cette course, j’ai engrangé 3 points qualificatifs pour l’UTMB©, ce qui fait ajoutés aux 2 points de L’Eco-Trail de Paris 80 km en mars et aux 2 points de la 6000D un total de 7 points soit l’intégralité des points requis pour participer au tirage au sort UTMB© 2013, encore une grande aventure à venir !

L’article sur le blog de Giao : http://thegiao2001.typepad.fr/inzesentier/2012/09/resultats-de-la-ccc-2012.html

 

 

Retour sur une expérience douloureuse par Cédric Masip

J’ai pris le départ de la CCC le vendredi 31 août 2012 à 10h de Courmayeur. Dès mon arrivée à Chamonix le mercredi soir, il y régnait une chaude ambiance, mais un temps pluvieux et une température digne de l’automne. Je me suis levé à 3h du matin le jeudi pour souhaiter bon courage à mon pote qui courait la TDS. Une pluie battante tombait déjà.

Le jeudi, je l’ai passé à attendre cette course que j’attendais avec impatience depuis plus de 8 mois. Le matin nous avons fait la queue dans la file d’attente pour retirer les dossards, ma veste « imperméable » a bien failli ne pas passer, ce qui n’aurait pas été plus mal quand je vois la suite des événements avec le recul. Puis nous sommes allés au village des exposants, il pleuvait sans cesse et avec les personnes avec lesquelles j’étais nous pensions à ceux qui couraient la TDS. Nous étions un peu tendus, les conditions météos ne s’annonçaient pas bonne du tout pour nous le lendemain. L’après-midi, j’ai retrouvé Greg de U-trail et nous sommes allés à la Conférence de Presse. Là-bas j’y apprendrai de la bouche de Catherine Poletti que la CCC sera décapitée de la Tête aux vents… Le lendemain, les conditions étant particulièrement mauvaises, on nous retirera les Tête de la Tronche.

Après la conférence de presse, je suis allé au restaurant manger avec Greg, Eric et Anne Valero. Les deux compères allaient être les assistants de cette dernière. Puis la nuit fut courte, mauvaise, nerveuse. Peu reposante. Le temps n’était pas au beau fixe, mais il n’était pas aussi mauvais que nous le pensions.

J’étais très stressé, je n’arrivais pas à parler
Pourtant je me savais prêt. Mais j’étais contrarié, par un tas de choses. Un mélange. Content de vivre ce que je vivais sur un plan de rencontres qui seront importantes pour la suite, mais sur le plan sportif je sentais que je n’étais pas autant en forme que cela. Le mauvais temps me stressait, je ne savais pas ce qui m’attendait. Et je n’étais pas assez bien équipé. Déjà je n’avais pas testé mon porte bidons double avant la course, et dès le départ il me gênait. Puis nous étions tous trop couverts sur le départ qui était clément mais a très vite changé.

La suite, c’est Boue, pluie, neige, vent très fort…
Un grand Col Ferret plus que chaotique. Pour ma part, j’étais saisi par le froid et une vive douleur s’est faite ressentir, j’ai compris que ça n’allait pas. Avant Champex, j’ai lâché prise, ma douleur à la hanche était bien trop violente, et m’empêchait de courir en descentes. Il a fallu que j’arrive à prendre cette décision très dure d’abandonner, de lâcher prise: un cheminement qui m’a paru long, et qui là encore me laisse profondément pensif. Je ne peux pas parler plus, je n’en veux qu’à moi-même. Pour lire un peu plus sur le descriptif, j’ai fait un récit sur U-Trail où je suis rédacteur. A force de ressasser ça ne me met pas bien. J’avance, je relativise, et je vais rebondir. C’est une terrible désillusion, j’ai pris une claque dans le grand Col Ferret. Voilà. Mon récit n’est pas très enthousiasmant, mais c’est ce qui s’est passé. A présent il faut rebondir.

Cédric du Team U-Trail
Retrouvez le récit complet de Cédric sur le site internet  U-Trail : http://www.u-trail.com/ccc-recit-et-photos-de-cedric-masip/

Chamonix, terre d’aventures…

Dixième anniversaire pour l’Ultra-Trail du Mont-Blanc. Les amoureux de la course nature du monde entier se sont donnés rendez-vous au pied du mont Blanc ! Petite sœur du mythique UTMB, la CCC [Courmayeur-Champex-Chamonix] attire de plus en plus de monde, elle traverse 3 pays, pour un parcours de 100 km et 5 950 m de dénivelé positif en semi-autonomie. 1 800 coureurs seront au départ de cette 10e édition.

Nous allons suivre cette année avec attention deux concurrents aux préparations et aux niveaux différents, ils possèdent néanmoins un point commun hormis la passion, c’est leurs jeunesse sur le Trail. En effet, il y a moins d’un an, aucun des deux n’avaient jamais participé à une course nature. Je vous laisse découvrir au travers de cet interview croisé nos deux athlètes : Pierre-Marc Giao Duong Huynh et Cédric Masip.

A quelques heures du départ, dans quel état d’esprit es-tu ?
Cédric : Je me sens prêt, j’ai tout mis en oeuvre depuis mon inscription en janvier pour arriver dans un état de forme optimal. Je suis serein, j’ai une seule envie: courir au coeur de la Montagne.

Giao : Mama Mia ! Dans quelle galère je me suis encore embarqué, je n’ai jamais « couru » plus de 16h c’était à Millau l’année dernière et j’étais mort de fatigue et bien épuisé. Je me présente au départ en me disant qu’il faut que je termine coûte que coûte, peu importe le temps mais 22h ce serait pas mal. Je vais prendre le maximum de plaisir et profiter de cette belle journée sur le Toit de l’Europe.

Quelles seront pour toi les principales difficultés de cette épreuve ?
Cédric : Pour moi, la principale difficulté sera de ne pas présumer de mes forces sur la première partie du parcours qui constitue le gros du dénivelé positif. Je pense que c’est après Champex que la CCC commencera vraiment pour moi. Le passage à Bovine sera déterminant quant à la tournure de ma fin de course: c’est une ascension peu violente, mais qui arrive juste après le gros ravito de Champex au 54ème km. Je pense, que si je passe cette partie de Bovine avec de bonnes jambes, j’aurais la possibilité de faire une belle fin de parcours, et de savourer ce pourquoi je me suis préparé.

Giao : La distance, le dénivelé, la fatigue et le manque de sommeil

Combien de temps as-tu consacré à la préparation de cette épreuve ?
Cédric : Combien de temps? Pour répondre  à cette question il faudrait que je reprenne mes Moves sur Movescount (rires). Des heures et des heures… Tout cet été je viens de le passer dans les Alpes. Depuis le début de l’année, je suis monté en puissance petit à petit. J’ai commencé le trail seulement en décembre 2011. Du coup j’apprends de trail en trail… Ma progression est nette de puis le Cross du Mont-Blanc où j’avais obtenu une belle 34ème place, mais pas suffisante quant à ce que je produis à l’entraînement. Je ne m’affole pas en course, je me dis le plus souvent: « Tu as le temps Cédric, un jour tu seras devant, mais prends le temps ». C’est dur de se raisonner des fois, mais c’est nécessaire. En Juillet alors que j’étais dans les Alpes, j’ai aussi couru l’Altispeed à Val d’Isère où j’ai beaucoup appris sur la gestion de la souffrance, la relativiser. J’ai fini 21ème. 15 jours plus tard, à la 6000D j’obtenais une belle 20ème place, et la sensation d’avoir enfin une course quasi-complète malgré un mauvais choix des chaussures (j’avais les Sense), et des chutes dans des descentes glissantes due à une météo dantesque. Au mois de juillet j’ai couru plus de 60h. ce mois d’août, je suis à 55h avant d’aborder la CCC. Je récupère très vite, et sais adapter mes entrainements quant à mon état de forme.

Giao : Je n’ai pas vraiment préparé cette épreuve, à cause de mon travail très prenant en cette fin d’année, j’ai tenté de caser le maximum de sorties pendant mon temps libre pour avoir un volume suffisant pour passer la 6000D et la CCC.

As-tu connu des coups de mou ces derniers temps ?
Cédric : Non. Car je sais mettre des jours de repos. La récupération fait partie intégrante de la préparation. Elle permet aux fibres musculaires de se refaire. Après la 6000D par exemple, les 15 jours suivants, j’ai fait 700kms de vélo… Le vélo permet aux articulations de se reposer, et surtout ça permet de varier les plaisirs. Alors non, quand je suis revenu dans les Alpes première quinzaine d’août, j’ai pu direct enchaîner avec des sorties entre 35 et 40 kms, et avec 2000M et 3000M de D+ et D-. Depuis une semaine et demie j’ai rebaissé les entraînements longs, et ne fais que des séances de 1h à 1h30 max avec des séries de 10X200. Il est important de retravailler la tonicité avant une course.

Giao : J’ai eu du mal à revenir en forme après le Marathon de Paris où j’ai battu mon record avec mon lièvre Yahia le 15 avril dernier. C’était dur pendant deux mois mais aujourd’hui je me sens bien.

Tu as un parcours atypique pour un trailer, peux-tu revenir sur le chemin qui t’a mené jusqu’à la CCC ?
Cédric : La Saintélyon 2011, UN déclic. Ce serait trop long d’en parler ici. Sur ma présentation lors de mon intégration au Team U-Trail, je cite ce parcours atypique. J’invite ceux qui le souhaitent à aller lire cette petite présentation: http://www.u-trail.com/cedric-masip-team-u-trail/

Giao : La CCC n’est pas une fin en soi, elle est le passage obligé pour me permettre de terminer la grande course de l’année que je prépare, la Diagonale des Fous. Je suis un coureur sur route avant tout et pour passer d’un marathon à la Réunion, il y avait quelques étapes intermédiaires par lesquelles je dois passer, la 6000D est la première marche, la CCC la deuxième. Ces deux courses sont mes toutes premières vraies courses de montagne et il me fallait bien cela pour appréhender les difficultés inhérentes à ce genre d’épreuve.

Comment vois-tu ton avenir dans la course à pied ?
Cédric : Je le vois dans le Trail. La route est longue 😉 J’ai plein d’objectifs, tant avec le Team U-Trail, que pour moi: me dépasser, aller toujours plus loin, repousser mes limites. Et participer à des challenge trails nationaux en 2013, et faire deux Ultras de prestige (UTMB notamment). Sinon je continuerai la route cet hiver, je referai de la piste, avec pour objectif: aller chercher les 34min aux 10kms, 1h15 au semi, et passer sous 2h45 au marathon, aller chercher les 2h40 dès cette année. Pour mon deuxième marathon, cette année j’ai fait 2h46, et j’ai la marge pour aller plus bas… Mais l’essentiel avant TOUT ça: LE PLAISIR, et PARTAGER!!!!

Giao : En coureur, je me destine à continuer sur du long mais j’espère encore bien progresser sur les courses sur route du 10 km au marathon en travaillant sur la technique et en bûchant à fond l’amélioration de ma foulée qui laisse encore bien à désirer.

As-tu fait de « belles rencontres » dans le milieu du sport ?
Cédric : Oh oui, un tas… Et ça ne s’arrête pas, ce n’est pas prêt de s’arrêter. Je suis aujourd’hui membre du Team U-Trail, et aussi rédacteur à U-Trail.com. Ma rencontre c’est celle avec Julie, et Greg (Grég Julien Baron). Y’a aussi mon pote Nico qui est un ami proche. La rencontre avec Guillaume Vimeney du Team Outdoor, Benoît Gandelot de Vanves… Karim Souanef, comment oublier Karim: rencontré sur le Marathon de Paris 2012. Mais y’a plein de copains de route en fait… Je ne voudrais pas en oublier: Fred Brossard, Bernard Bizet mais aussi… Plein plein…

Giao : Plus je cours et plus je rencontre des gens intéressants essentiellement dans le milieu de la course à pied, tout dernièrement c’était Jean-Philippe Lefief ultra-coureur qui sera sur l’UTMB et qui a traduit le célèbre « Born to Run » de Christopher McDougall. Par ailleurs il y a tous les coureurs que je croise au détour des nombreuses sorties et courses à travers la France, souvent par réseau social interposé puis en réalité qui m’apportent énormément, j’adore partager avec les esprits sains dans un corps sain.

Quelle est la course qui te fait rêver ?
Cédric : LES courses: UTMB (2013), Diagonale des fous (2014), Marathon des Sables (2015).

Giao : La Diagonale des Fous

Cédric est membre du team U-Trail mais aussi un rédacteur du site de course nature retrouvez-le sur :
http://www.u-trail.com
Pierre-Marc Giao en plus d’être un bon coureur, est aussi un blogueur émérite. Retrouvez le sur son blog :

http://thegiao2001.typepad.fr/
Photo de Giao : 6000D le 28 juillet 2012 © Philippe Gal